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25 octobre 2010 1 25 /10 /octobre /2010 16:27

photo_0302_459_306_45940.jpegAucune réforme des retraites n’est viable dans la durée sans restructuration forte du marché de l’emploi. Au-delà de la question du niveau de l’emploi, c’est celle de son organisation qui est en jeu, si l’on ne veut pas que l’effort demandé aux actifs pour le maintien de notre protection sociale et en particulier de notre système de retraite ne devienne insupportable. De fait, les pays qui se sont engagés dans une refonte de leurs politiques de retraite, quels que soient leurs principes, avaient d’abord renforcé les taux d’emploi.  

>> Augmenter le taux d’emploi des seniors est indispensable pour la viabilité du système de retraite

Or, la France se distingue, on l’a dit, par un taux d’emploi particulièrement faible chez les jeunes et les seniors (38 % des 55/64 ans en situation d’occuper un emploi sont en emploi). Non seulement les seniors ont des difficultés à se maintenir dans l’emploi, mais ils en ont plus encore à y revenir (57 % des chômeurs de 50 ans et plus sont des chômeurs de longue durée). L’emploi des seniors a servi de variable d’ajustement depuis plus de 30 ans avec l’idée que s’en trouverait amélioré l’emploi des jeunes : c’est le contraire qui s’est produit. 

Parallèlement, l’indifférence à la question du bien-être au travail en France (jusqu’à la prise de conscience récente suscitée par les suicides chez France Télécom), contrairement à ce que l’on observe, encore une fois dans les pays scandinaves ou au Canada depuis plus de 10 ans, conduit beaucoup de salariés français à ne pas souhaiter rester dans l’emploi.
 
L’augmentation du taux d’emploi des seniors conditionne la viabilité de toute politique en matière de retraite : or, à ce sujet, toutes les déclarations d’intention du gouvernement sont restées lettre morte, et la mise en place d’accords cadre non contraignants, en application de la loi de financement de la sécurité sociale pour 2009, est très insuffisante. La Finlande a réussi à augmenter de 20 points son taux d’emploi des seniors en 10 ans, par une mobilisation de l’ensemble des partenaires sociaux, des entreprises et du gouvernement. Parallèlement, un investissement fort s’impose pour lutter contre la souffrance au travail. Sans même parler du bénéfice social de telles politiques, le retour à l’emploi progressif de 800 000 seniors en 10 ans, soit une augmentation de 10 points en 10 ans, permettrait de générer en fin de parcours entre 15 et 20 milliards d’économies pour les finances publiques dont un gain d’environ 10 milliards pour les comptes sociaux, dont 6 milliards pour les retraites.
 
Le taux d’emploi dans les prochaines décennies sera donc une variable décisive, puisque le niveau de l’emploi détermine le volume des cotisations (1 point de masse salariale supplémentaire représente 1,9 milliards de cotisations supplémentaires). La difficulté pour les seniors est souvent l’étape suivante : le retour à l’emploi. La discrimination liée à l’âge à l’embauche est réelle. De même, dans les plans d’emploi pour les seniors, les entreprises ont rarement inscrit des objectifs de recrutement, privilégiant plutôt le maintien dans l’emploi.
 
Une action résolue et une mobilisation forte pour l’emploi des seniors.
 
Les socialistes préconisent cinq orientations, dans le cadre d’une mobilisation collective sur ce sujet :
 
> Engager l’accompagnement des salariés tout au long de leur vie professionnelle. Il s’agit à la fois de faire évoluer le salarié au mieux de ses aspirations et de ses moyens, de prévenir des tensions, d’engager de manière continue l’adaptation des postes proposés au salarié, de permettre un meilleur accès à la formation professionnelle pour les salariés en seconde partie de carrière (en Suède, l’effort de formation profite majoritairement aux plus de 45 ans)…Cette démarche, banale dans les pays scandinaves, représenterait un changement culturel majeur en France. Pour engager le processus, il doit être instauré un rendez-vous tous les 2 ou 3 ans pour tous les salariés dès 45 ans, en leur reconnaissant notamment un droit à un bilan de compétence destiné à envisager leur évolution dans l’emploi et leur adaptation à l’environnement de travail.
 
> Rendre obligatoire la négociation triennale de la gestion prévisionnelle des emplois et des compétences dans les entreprises de plus de 300 salariés.
 
> Généraliser les dispositifs de tutorat ou binômat en entreprise, favoriser les départs en retraite progressive, aménager les conditions de travail des plus de 55 ans en limitant ou supprimant le travail de nuit et les tâches physiques, en augmentant les temps de pause.
 
> Engager ces changements par un mécanisme de bonus-malus, par exemple la modulation de 1 point de cotisation patronaleen fonction de la part de seniors parmi les salariés. La loi actuelle (LFSS pour 2009 entrée en vigueur au 1er janvier 2010) est très peu contraignante et pas incitative.
 
> Fixer à Pôle emploi des objectifs chiffrés par bassin d’emploi de retour à l’emploi.
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