ISS LES-MOULINEAUX, 18 nov 2009 (AFP) - La première secrétaire du Parti socialiste, Martine Aubry, a déploré mercredi des mois de "cirque" et de "grand-guignol" à propos du "grand emprunt" annoncé par Nicolas Sarkozy lors du Congrès de Versailles en juin dernier.
La ministre de l'Economie Christine Lagarde a défendu mercredi matin le recours exclusif aux marchés pour le "grand emprunt" en soulignant que cette méthode était moins chère que l'appel aux particuliers.
"La seule annonce du président au Congrès de Versailles, c'était le grand emprunt", mais c'était "aberrant de faire un emprunt auprès des Français parce qu'il aurait fallu leur donner des avantages financiers qui auraient coûté beaucoup plus cher à la collectivité", a affirmé Mme Aubry à des journalistes à son arrivée à un déjeuner d'élus socialistes au Palais des Congrès d'Issy-les-Moulineaux.
Les propos de Mme Lagarde montrent que "l'annonce du président de la République était une grande opération médiatique", a-t-elle ensuite déclaré lors de son discours sur la réforme des collectivités locales devant quelque 500 élus socialistes, dont Laurent Fabius, Elizabeth Guigou, Bertrand Delanoë ou Arnaud Montebourg .
Pour la maire de Lille, "on a passé quelques mois à faire beaucoup de cirque", de "grand guignol", "tout cela pour faire ce que tous les pays font et ce que la France fait tous les jours, c'est-à-dire continuer à emprunter sur les marchés financiers".
"Ce n'est pas sérieux" et c'est "inquiétant" car "pendant ce temps-là, on aurait dû relancer la croissance française", a-t-elle ajouté. Il aurait notamment "fallu relancer la consommation en aidant le pouvoir d'achat, investir dans des domaines qui ont des résultats immédiats sur la croissance" comme le bâtiment.
Affirmant que "le président de la République a perdu pied", elle s'est félicité que "la raison l'ait emporté" même si Nicolas Sarkozy "aurait dû écouter l'opposition et le PS dès le premier jour".
Quant à François Fillon, Mme Aubry a indiqué avoir "cru comprendre qu'il était contre le grand emprunt". Le Premier ministre "doit être content ce matin, le président aurait dû l'écouter un peu plus", a-t-elle ironisé
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